Ouverte le 14 juin pour se refermer le 19 du même mois, la toute première édition de la foire du livre de Brazzaville continue son périple.Au programme, des expositions, conférences, exposés, tables rondes et plusieurs thématiques.Ce samedi 17 juin, Emma Mireille Opa Elion et Chanterelle Piya (femmes de lettres, écrivaines) étaient au cœur des échanges interactifs avec le public sous le thème:<<Les femmes dans la littérature africaine d'expression francophone.>>

Dédiée à l'écrivain Général Benoît Moundélé Ngolo, cette foire est fortement marquée par le rôle de la femme dans la littérature, l'écriture à travers nos sociétés traditionnelles et modernes.C'était donc l'occasion pour Emma Mireille Opa Elion et Chanterelle Piya de peindre le tableau des actions menées par les audacieuses femmes écrivaines de la littérature africaine d'expression francophone ainsi que de rendre hommage à tous ceux qui ont et continuent à contribuer efficacement dans la production littéraire africaine.

Pour sa part, très engagée, battante et dynamique femme aux nombreuses facettes, Emma Mireille Opa Elion a passé en revue l’épopée de la femme africaine dans la littérature d’expression francophone.Elle a indiqué que <<la littérature africaine d’expression francophone est née pendant la colonisation française avant de prendre son essor avec les indépendances. Elle est faite jusqu’à une époque récente, il n’y avait aucune femme parmi les 1 500 auteurs de référence.La première écrivaine Mariam Bâ, née à Dakar en 1929. C’est la doyenne de la littérature en Afrique. Deuxième, encore une sénégalaise Aminata Sow Fall née en 1947... »S'agissant de la littérature congolaise, Emma Mireille Opa Elion a cité <<Aimé Gnali Gomez, la première bachelière de l’AEF, Tchibinda Kouangou, Sylvie Bokoko, Brigitte Yengo, Gilda Moutsara… Au-delà des thèmes d’actualité, elles se sont illustrées aussi par leur volonté à vouloir changer les choses.>> 

De son côté, Chanterelle Piya Okemba Ondongo, magistrate de formation, médiatrice et arbitre au sein de la chambre de conciliation et d’arbitrage du sport (CCAS) est revenu sur <<les ouvrages littéraires des préjugés sur les femmes, mais aussi des auteurs qui ont sublimé la femme, au-delà du désir de l’égalité, sinon de la complémentarité homme-femme, tel que dit par le général Moundélé Ngollo. On aura compris qu’il y a parmi les auteurs africains d’expression francophone, nombreux ont pratiqué la « destruction masculine » dans leur appréhension de la femme caricaturée comme « un être faible, incapable d’assumer un autre rôle hormis ceux d’épouse, de maitresse…(Palabres inutiles de Guy Menga, Le vieux nègre et la médaille de Ferdinand Oyono, Batouala de René Maran, Sous l’orage de Seydou Badian Kouyaté ) alors que les hommes eux, sont aux commandes.>>

Aussi, a t-elle insisté, <<ceux qui ont déconstruire les préjugés à travers une description de la femme est aussi objective et concouru à changer la situation de la femme. C’est le cas de Guy Menga dans la Marmite de Koka Mbala.Ces préjugés à déconstruire maintiennent la femme dans une posture d’incapable à travers quatre identités liées au corps, au respect du corps au respect de sa couleur et de sa peau.>>

 

Signalons que cette foire est organisée par les Éditions ICES en collaboration avec les Éditions LEMI.

 

✍️ Haurlusse Kakoula/La Cloche News 

 

Retour à l'accueil